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Découvrir Bellegarde

L’association « Les Amis de Bellegarde et du Pays Franc-Alleu » s’est donnée pour but d'œuvrer à l’enrichissement  de la connaissance sur l'histoire multiséculaire de Bellegarde, des localités environnantes et de l'ancien Pays Franc-Alleu.

Elle participe aux recherches et à l’information sur le patrimoine culturel, historique, archéologique, ethnographique, artistique, naturel de cette cité, de ses environs, de ce pays.

Elle contribue ainsi à la préservation et à la mise en valeur de ce patrimoine.

L’article ci-dessous est publié avec l’aimable autorisation de «  Amis de Bellegarde et du Pays Franc-Alleu ». Vous pouvez retrouver toute l’activité de cette association sur son site :

http://amis-de-bellegarde-en-marche.asso-web.com/

 

LA SITUATION GÉOGRAPHIQUE DE BELLEGARDE-EN-MARCHE

BELLEGARDE-EN-MARCHE est un village du sud-est de la Creuse, situé à 15 km à l'est d'Aubusson, sous-préfecture et capitale de la tapisserie. 

Elle fait partie de la région Limousin.

Elle compte 417 habitants sur une superficie de 315 hectares, et est, depuis la fin de la Révolution, le chef-lieu d’un canton comprenant neuf communes. Elle est complètement insérée dans la commune de Saint-Silvain-Bellegarde. 

 

 

VILLAGE D'HISTOIRE ET DE TRADITIONS

Bellegarde a conservé, du fait de ses origines et des moments d’histoire vécus, une originalité de caractère par ses maisons et ses rues qui ont conservé longtemps leurs entourages de pavés, gardant les traces des siècles passés.

C'est l’ancienne capitale du Franc-Alleu, pays situé aux confins de la Marche et de l’Auvergne. Le Franc-Alleu devait son nom à l’exemption de toute charge et redevance dont il jouissait. L’alleu est un mode de possession. C’est un bien féodal, c’est une terre libre dont le propriétaire ne doit pour elle aucune redevance et ne relève d’aucun seigneur. Dans le monde féodal, l’alleu fut souvent attaqué par les féodaux à la puissance desquels son indépendance était un défi. Reconnue ville franche, Bellegarde servait de lieu d’asile aux serfs fuyant les servitudes de la Marche et de la Combraille.

Les origines de Bellegarde remontent au Ve siècle et sa situation géographique avec sa colline à 640 m d’altitude lui a valu très tôt la construction d’une tour en bois servant de tour de guet, puis d’un château à motte qui souffrirent des invasions sarrazines et normandes durant le Haut Moyen Âge, remplacés ensuite, au XVe siècle, par un château royal maintenant disparu. C’est actuellement une petite chapelle qui domine le bourg. Construite en 1870, les travaux se terminèrent en 1880.

En entrant dans Bellegarde venant d’Aubusson, au n° 1 de la rue de l’Étang, une plaque est dédiée à l’aviateur François Denhaut, précurseur de l’aviation et à l’origine de l’hydravion à coque.

Nous entrons ensuite dans Bellegarde par la porte ouest dominée par la   Tour de l’Horloge, imposante construction, vestige le plus important qui demeure de cette entrée. Ses origines remontent au début du XIIIe siècle. À cette époque, la ville était entourée d’une muraille et d’un fossé selon les plans des bastides du XIIIe siècle. L’enceinte fut démolie à la fin du XVIIe siècle, début du XVIIIe.  La porte fut démolie en 1793 ; elle contrôlait l’axe principal de la ville et la partie qui demeure donne une idée de la puissance des anciennes fortifications. Seule la tour a été conservée.

On retrouve encore la feuillure sur laquelle se rabattait la porte et on remarque aussi dans le haut de la tour diverses embrasures et autres ouvertures pour la surveillance de l’horizon permettant de faire face aux assaillants. Au-dessous d’une petite niche à l’ouest, la date 1650 signale une réfection.

Lors de la démolition des murailles, la tour fut conservée malgré un plan d’alignement décidé en 1880 par les Ponts-et-Chaussées.

Depuis 1963, l’extérieur des murs et la toiture sont classés à l’inventaire des Monuments historiques.

La Tour de l’Horloge est devenue le symbole de la cité et depuis 1998, elle fonctionne à l’heure électronique.

La première rue à droite qui suit dans l’immédiat est la rue Notre-Dame qui fait longer la maison où Lionel de  Marmier  a  vécu  son  enfance  (au n° 1) ;  elle  fait l’angle du parvis de l’église. En face, se trouve une petite place avec une fontaine du XIXe siècle sur laquelle on découvre un blason sculpté et une plaque donnant l’altitude : 604 m.

  L’église actuelle, chapelle à l’origine, fut restaurée à maintes reprises. Ses origines restent imprécises mais les assises sont au moins contemporaines de la bastide fondée au XIIIe siècle. Des détails architecturaux comme les colonnettes de l’archivolte et des pieds droits, ainsi que les crochets des chapiteaux sont apparemment de cette époque. Elle subit des travaux de restauration importants de 1624 à 1635. En 1794 elle bénéficia d’un “plan de duration” de la municipalité.

   En 1844 elle sera agrandie par un ajout au bas-côté du sud. Une tour carrée à deux étages et avec fronton fut élevée en 1861 sur le devant du clocher-mur primitif où carillonne une cloche portant la date 1500 (la plus ancienne de la région).

Toutes les maisons qui bordent la Grand’Rue sont pour la plupart anciennes dont certaines ont conservé des linteaux de porte en pierre et/ou des fenêtres à meneaux, témoignage de la prospérité de la ville aux XVIe et XVIIe siècles. La maison dite “Maison Chevanne”, au n° 7, se distingue par une échauguette ronde et un étal au rez-de-chaussée que surplombe une baie arrondie. Dans un écu, la date 1621 donne l’idée de son ancienneté. D’autres demeures présentent aussi des écus sculptés sur leur façade : l’un, au n° 28, conserve la date 1575 ; sur un autre, au n° 17, de forme triangulaire, se voient les armoiries d’un maître-tapissier et la date 1624.

La maison Chevanne, propriété privée, est depuis peu, grâce à la Municipalité et à la Communauté de communes Auzances-Bellegarde, le siège du syndicat d’initiative. Au rez-de-chaussée, une pièce est réservée à l’accueil ; une deuxième est consacrée à la bibliothèque. Le 1er étage abrite le Musée de l’aéronautique, consacré aux aviateurs creusois et particulièrement à Lionel de Marmier.

Lionel de Marmier est né en 1897. Il s’illustra au cours de la guerre 1914-1918 comme pilote. En 1940, il rejoignit la France libre mais disparut en Méditerranée dans l’avion qui le ramenait d’Alger à Paris.

En continuant de descendre, on remarque la mairie dont le bâtiment et ses annexes datent du dernier tiers du XIXe siècle.

Du côté sud de la place de la Mairie une étroite ruelle forme une trouée et conduit au boulevard Méridional construit sur l’emplacement des murailles et des fossés. La ruelle est dite "des Cornes de chèvre". Elle était jadis, dit-on, pavée des attributs de ces animaux. L’une des cornes est fixée en ornementation sur un mur. 

Ce passage est séparé de la place de la Mairie par la rue Magosse, déjà désignée ainsi par des textes notariés du XVIIe siècle. Son nom est une déformation du mot celte magos ; sous les Gaulois, il désignait un chemin conduisant à un marché. Le tracé de cette voie très ancienne laisse à croire que les fortifications primitives de la cité passaient par là. La Grand’Rue se termine par la porte désignée au XVIIe siècle “Porte Jacqueron”, qui protégeait côté est des éventuels envahisseurs. Il en demeure une belle maison incluse dans une tour à pans coupés avec un portail de granit gris à double fronton rectangulaire. A la partie supérieure, un bel écu en pierre portant les armoiries de la famille de Maulmont, est encastrée par le tympan.

Tout près, le monument des deux guerres mondiales fut érigé par une souscription publique et inauguré le 11 novembre 1924. On y lit les noms de 21 Bellegardiers tués en 1914-1918 et de 5 autres durant la guerre de 1939-1945 (dont 3 déportés en Allemagne nazie).

La Grand’Rue débouche sur la place du Treix qui était au XIXe siècle un important champ de foire et les marchés y ont connu longtemps une grande importance.

La rue dite “Rue Basse” débute au fond à droite de la place ; elle permet de rejoindre la station d’épuration. Sur la gauche on trouve la “maison Allègre” dont le portail de son entrée est identique à celui de la Tour Jacqueron. Son tympan, avec écu de pierre, porte au-dessous d’une main, des initiales entrelacées dans une couronne de lauriers et la date 1666. Cette maison aurait été autrefois un temple protestant.

   Au-delà de la place du Treix, à l’angle de la rue du Château, s’amorce un terre-plein communal doté d’une ancienne fontaine publique servant à la canalisation des eaux naturelles. La rue dite “des Cinq-Fourneaux” commence à cette hauteur et est atteinte par le chemin des Chennevières. Le nom de chacune de ces voies d’où l’on pouvait tirer l’eau, est significatif des activités économiques des siècles passés, notamment la production de chanvre pour la confection de toiles, draps et cordages.

A proximité, au village de Puyroche, une chapelle fut fondée en 1652 par Marie de Peyroudette et l’un de ses fils, Austrille Vallenet. Cette famille donna à Bellegarde et à Aubusson de nombreux notables : des maîtres-tapissiers, des juristes, des ecclésiastiques. La chapelle servit de cure aux XVIIe et XVIIIe siècles aux curés de la paroisse de Saint-Silvain-de-Bellegarde. Un portail entoure la porte d’entrée.

De la place du Treix, en remontant la rue du Château et à gauche la rue de l’Abreuvoir, on accède au point culminant où se situe la chapelle Notre-Dame érigée de 1870 à 1880. Ce site offre une vue magnifique sur Bellegarde et ses environs. Un socle de croix en pierre taillée portant l’écu des ducs d’Aubusson est visible devant la chapelle.

En redescendant sur le bourg par la petite rue de la Chapelle, on débouche sur le four banal rénové et qui donne lieu chaque année à une Fête du pain.

C’est en continuant de descendre la rue Magdelaine que l’on longe sur la droite la maison dite “des Tapissiers” au n° 18. La tapisserie fut à Bellegarde pendant deux siècles une période d’activités importantes avec ses métiers de basse-lisse sur lesquels était tissé le “menu-verd”. Entre 1580 et 1650, 41 tapissiers travaillaient dans la cité, auxquels s’ajoutaient les cardeurs de laine. La tapisserie de Bellegarde était très réputée mais les ateliers durent fermer après 1732 en application d’un édit royal interdisant la fabrication des tapisseries dans un rayon de quinze lieues autour d’Aubusson (excepté Felletin).

En remontant la très ancienne rue Jacqueron, la dernière maison à gauche est un ancien relais de poste. En face, se trouve le bâti d’un puits multiséculaire. Cette rue se poursuit par la rue des Rochers, remarquable par ses murs de pierres sèches. Jusqu’en février 1867, cette rue n’était qu’un sentier escarpé.

 

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